Dans "Le Passe-Muraille+", la nuit parisienne se déploie comme un poème visuel, où chaque façade embrasée, chaque fenêtre lumineuse, devient la résonance d’une mémoire urbaine et d’un rêve suspendu. Sur la toile, la rue s’étire, rectiligne et glaciale, sous un ciel voilé de smog, tandis que les immeubles dressent leurs silhouettes sombres, découpées par des halos orangés – soleils moribonds au seuil de l’explosion stellaire. Le grain de la nuit, étrange dégradé de bleus et de cendres, dessine sur les murs des ombres gigantesques, théâtre vertical où se rejouent les drames secrets de la ville.
L’œuvre dialogue avec le poème : fracture du temps, craquement synaptique, absinthe et murmures, l’âme du passe-muraille flotte d’étage en étage, invisible et bienveillante. À travers le cristal d’un verre, il capte les parfums, les voix, les confidences éphémères, collectionne les âmes, cristallise les joies et les tristesses, dissipant le vide de son silence. La lumière intérieure, vacillante, se consume lentement – comme un soleil agonisant dans la nuit urbaine.
La composition, baignée de contrastes entre le bleu nocturne et l’orange incandescent, invite à la contemplation : on y devine la solitude des veilleurs, la beauté fragile de l’instant suspendu, la promesse d’une illumination soudaine, d’un flash dans la nuit. "Le Passe-Muraille+" est une ode à la ville secrète, à ses fantômes, à la poésie du quotidien et à la force de l’imaginaire.
Technique : Art digital haute définition, palette nocturne, jeux de lumière et de contraste
Style : Réalisme poétique, impressionnisme urbain, inspiration littéraire
Palette : Bleu nuit, orange incandescent, blanc laiteux, ombres profondes
Année : 2025
Artiste : Gérald Gaboriau
Disponible en impressions fine art, sur toile et métal. Livraison mondiale, certificat d’authenticité inclus.
Le passe muraille+
23 Novembre 1999
Craquement synaptique, fracture du temps ordinaire.
Le ciel était voilé par le smog industriel;
Nuages incertains de fumées hirsutes, rubis et denses;
Frost/Permasmog... absence de rêverie.
On ne devinait, ni n'espérait plus rien, on ne pouvait que baisser la tête
Tel un vaincu dans l'arène antique.
Flash, illumination soudaine.
Le grain de la nuit formait un étrange dégradé,
Dessinant sur les flancs des immeubles des ombres gigantesques.
Au milieu du fossé que constituait la rue,
Rectiligne et glaciale, des points orangés,
Alignés avec une rigueur géométrique,
Tels des soleils moribonds au seuil de l'explosion stellaire.
La belle époque, ah oui, la belle époque!
Cela faisait plusieurs heures qu'il s'exerçait,
Établi au sommet de son observatoire du 28 rue d'Édimbourg,
À déchiffrer les arcanes de la nuit comme un augure romain.
Savamment éprouvée et dissimulée dans les ténèbres,
Sa posture, sa gestuelle le transportait
Jusqu'à la Rue de Constantinople,
Formant un marteau parfait au carrefour des allées,
Aux abords de saules ruinés par le temps
Et des commerces élégants du quartier.
Absinthe et murmures prolongés.
Les façades de l'immeuble s'animaient de vie,
Partout, à tous les étages, comme un théâtre vertical.
Délicieux sourire cynique et sucré,
À travers le cristal de son verre,
Aux parfums intenses et féeriques,
Il pouvait humer les voix, percevoir les parfums,
Compter sur les lèvres des scénarios fugaces,
Embellir les intentions, dévêtir les sons,
Se mettre en scène tel un fantôme bienveillant,
Un ami invisible, effleurant la frontière
Entre la folie et l'absurde, chuchotant les confidences
Et incitant à la confession, tendant la main
Aux désespérés, préservant les sourires.
Il croyait discerner ce qui n'avait jamais été entrepris,
Ni observé auparavant, dans son délire nocturne,
Dans sa composition stridente, persuadé d'œuvrer pour le bien.
Passe-muraille immobile, il collectionnait les âmes,
Dansant frénétiquement du regard,
Cristallisant les joies et les tristesses
Sans un mot ni un souffle, dissipant le vide de son silence.
Seth! Danseur au visage de Scytale!
Ô Nuit langoureuse!
Plaçant dans son grand sac les émotions,
Les visages et les chairs du soir!
Dans ce vaste jeu de dupes,
Il se complaisait à valider des conclusions
Et à imiter avec la plus grande fidélité possible les situations.
Nul ne connaissait ses méthodes, ni son origine;
Cette assurance acquise d'office lui permettait
D'obtenir presque tout ce qu'il désirait.
Il en jouait, cet insensé, derrière son expression feinte d'embarras,
Et quand la nuit s'était suffisamment répandue
Et qu'elle n'avait plus rien à lui révéler,
Il partait vers ce lieu lointain, s'enfonçant dans l'ombre,
Toujours plus avant dans l'oubli éternel...
Consumant sa lumière comme un soleil agonisant
Au seuil de l'explosion finale
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Reproductions, Impressions sur toile, Impression sur métal