Blackout+
Je rêve, avec la précision d'un sculpteur de marbre,
Trop ou insuffisamment, je l'ignore.
L'art de suspendre ma rêverie m'est inconnu,
J'absorbe le néant comme un élixir précieux,
Je suis asservi aux visions
Que je dissimule derrière mon masque d'argile,
Semblable aux masques du théâtre antique.
Pensées fugaces et volatiles comme des oiseaux d'Apollon,
À ta santé, Morphée, divinité du sommeil!
Je remplis ta coupe
De ce vin obscur,
Aux tannins opaques comme l'encre,
Et à l'acidité précise comme un vers d'Horace.

La nuit, je rêve
Mon masque se fissure, statue imparfaite,
Trop ou pas assez, mesure incertaine.
Quand les ténèbres enveloppent le monde,
Je meurs et renais, phénix nocturne.
Je m'élève
Mes pensées se régénèrent telle une chrysalide de Psyché.
Je me dépouille de cette enveloppe corporelle,
M'affranchis de ses lois tyranniques,
Me retrouve là-bas,
Sur cette ligne d'horizon
Entre l'Astre d'Argent et la Lune,
À composer avec mes pensées
Comme sur une corde tendue,
Tranchante comme le fil d'une lame damassée.
Je doute,
Avec excès ou parcimonie, je l'ignore,
À un degré tel que je m'abîme
Dans l'obscurité,
De sombrer, de me retrouver
La poitrine et les tympans comprimés
Au fond des choses
À laisser glisser les plus lourds fardeaux
Les plus lourds secrets sombrer
Dans ce trou noir
Vaste et abyssal tel le Tartare.

Bulle d'air
Les mots me transpercent
Sans que je puisse les saisir, les comprendre
Je progresse avec une célérité excessive
Je persiste
« BloodShift »
Je suffoque
À vouloir rêver
À m'enivrer de néant
À rêver de néant
À m'enivrer de rêves
C'est vide et inconsistant et
Pourtant
Chaque nuit offre le même spectacle

Vision artistique et symbolique
Cette œuvre saisissante, signée Gérald Gaboriau, fusionne réalisme fantastique et symbolisme psychologique. Elle met en scène un personnage tenant un verre de vin à la main, la poitrine traversée par un fil sur lequel marche un funambule miniature, soutenu par un phénix flamboyant. En arrière-plan, une pleine lune éclaire la scène, tandis que des silhouettes sombres et énigmatiques peuplent la nuit, accentuant l’atmosphère de tension intérieure et de mystère.

Analyse technique détaillée
L’artiste utilise une palette sombre, dominée par des bleus nocturnes et des rouges orangés incandescents, pour souligner le contraste entre l’obscurité psychique et la lumière de la résilience. Le phénix, oiseau mythique de la renaissance, est peint avec des plumes de feu vives et dynamiques, créant un point focal intense sur la poitrine du personnage. Le funambule, en équilibre précaire au-dessus du vide, symbolise la fragilité des choix de vie, tandis que le verre de vin suggère la tentation, le plaisir ou l’évasion. Les ombres en arrière-plan, aux yeux luisants, évoquent les peurs, les jugements ou les pensées obsédantes qui guettent dans l’inconscient.

Symbolisme et impact émotionnel
L’œuvre propose une méditation sur la dualité humaine : entre désir et contrôle, chute et renaissance, plaisir et abîme. Le phénix incarne la capacité à renaître de ses cendres, à transcender les épreuves intérieures. Le funambule, figure de l’équilibriste, illustre la nécessité de trouver son propre centre sur le fil de l’existence, malgré les tentations et les spectres du passé. La lune pleine, symbole d’accomplissement et de révélation, éclaire ce théâtre intérieur où se joue la lutte entre ombre et lumière. L’ensemble invite à la résilience, à l’introspection et à la célébration de la force vitale qui anime chaque être.

2025/05/16を追加しました

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